Phenomer a pour objectif de répondre à cette question. Les blooms peuvent être très ponctuels dans le temps et dans l'espace et passent donc souvent inaperçus. Plus nous aurons d'observateurs Phenomer, et plus nous pourrons repérer d'efflorescences de microalgues. Grâce à cela, nous aurons une idée précise de la fréquence d'apparition et des lieux des blooms, et des conditions environnementales qui contrôlent ces proliférations de microalgues tout au long de l'année.
Non ! Les algues que vous voyez échouées sur la plage sont des macroalgues, visibles à l’œil nu, et ne constituent pas le sujet d'étude du programme Phenomer. Il est tout à fait normal de voir des algues à la limite supérieure de la marée : elles forment le composant principale de la laisse de mer. Phenomer étudie les microalgues, invisibles à l’œil nu, excepté lors de proliférations massives (coloration de l'eau, mousses abondantes).
La laisse de mer est l'accumulation de débris naturels (coquillages, bois flotté, algues, os de seiche etc..) mais aussi des déchets d'origine anthropique (déchets jetés ou perdus en mer par les navires, engins de pêche perdus par les pêcheurs) que l'on peut voir sur la plage lorsque la marée se retire ou après une tempête.
Les laisses de mer, ont un rôle écologique important. Grâce aux mucilages et mucus qu'elles contiennent, les algues échouées, vivantes ou mortes, même en plein soleil, conservent sous les laisses de mer un micro-climat frais et protégé des rayons ultra-violets solaires, y abritant et nourrissant de nombreuses espèces qui vivent dans le sable (micro-organismes et crustacés essentiellement).
Parfois des dépôts massifs de macroalgues vertes sont visibles sur les plages à marée basse: on parle alors de marées vertes. L'étude des marées vertes est en-dehors du programme Phenomer.Une des explications possibles de l'augmentation apparente des blooms de microalgues à travers le monde est une abondance excessive de nutriments d'origine terrestre, mais c'est loin d'être la seule! La fréquence d'apparition, la durée et l'intensité des blooms de microalgues sont liées à un nombre de facteurs biologiques, physiques et chimiques, et les relations complexes entre ces facteurs n'ont pas encore été toutes identifiées.
Il existe d'autres hypothèses pouvant expliquer l'augmentation apparente du nombre d'efflorescences :
Absolument pas ! Les objectifs de Phenomer sont bien distincts de ceux des réseaux d'observation et de surveillance des microalgues (REPHY, SOMLIT). L'objectif principal de Phenomer est d'améliorer nos connaissances sur la biodiversité des microalgues. Ceci est également un des objectifs du réseau REPHY, mais ce dernier s'intéresse davantage aux espèces produisant des toxines dangereuses pour les consommateurs de coquillages.
Certains objectifs de Phenomer et des réseaux d'observation et de surveillance sont tout de même complémentaire. La surveillance régulière de l’ensemble des espèces phytoplanctoniques permet de détecter des espèces toxiques et nuisibles déjà connues, mais également de découvrir des espèces potentiellement toxiques. La présence de ces espèces toxiques dans l'eau nécessite la mise en place d'une surveillance des eaux et l'étude des toxines ingérées par les coquillages. Le REPHY est donc étroitement lié au projet Phenomer, car il sera informé immédiatement lors de l'identification d'une espèce toxique par le programme Phenomer.